De Fuencaliente à Los Llanos de Aridane – Transvulcania 2015!

Allons droit au but: voilà, c’est fait, terminé cette terrible course pour la 3° fois! Après, logiquement vient la question: en combien de temps? Un peu plus de 14 heures. Et puis après viennent les explications ou excuses, qui justifient ce temps: j’avais mal par-ci, je manquais d’eau, et blablabla. Ça aurait été le contenu de ce poste si je n’avais pas digéré ma petite déception à cette course. Mais justement c’est digéré, et donc on peut aller dans une autre direction!

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Sur le chemin des volcans, avec un bon soleil qui se lève.

Au final ça a été une super expérience et comme j’écrivais sur twitter: j’ai déjà envie de m’inscrire pour la prochaine édition!

Et aussi, sans doute la première fois que je cours avec mon idole, non pas un gars qui travaille pour Salomon ou the North Face, mais un certain Bernardo el Joven, plus connu dans le plat pays.

La course?

Maintenant, où commencer ce récit de la course? Ce serait trop facile de faire un truc linéaire, départ – ravito 1 – … – arrivée, beaucoup le feront mieux que moi. Ou alors on pourrait jouer au jeu de cracher sur l’organisation… mais ce ne serait pas très classe non plus, et visiblement certains s’en sont chargés d’une belle manière. Donc pourquoi pas mettre quelques photos prises dans le feu de l’action et en commenter le contenu?

Lever de soleil

Un bon souvenir que j’avais d’une précédente édition: le lever de soleil depuis les routes des volcans, déjà à une certains altitude, avec vue sur nos 3 îles voisins: Tenerife, la Gomera, el Hierro. Un lumière parfaite pour les photographes, avec une mer de nuage ni trop haute ni trop basse. C’était assez marrant d’entendre des coureurs crier: “eh t’as vu là? C’est le Teide! Tchu que c’est beau“. Je n’irais pas jusqu’à dire qu’on avait l’impression de voler, mais en tout cas on était bien là-haut (normal, c’était encore le début de course).

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Vue sur la mer de nuage avec en toile de fond, Tenerife et le Teide.

La Deseada (1.949 m)

Avec un départ depuis le Phare de Fuencaliente, donc pas loin du niveau de la mer, il ne faut pas faire de savants calculs pour comprendre qu’on en a déjà pris plein les dents point de vue dénivelé (et poussière) en seulement 16 km de course. Le chemin est très souvent fait de petites pierres volcaniques noires qui ont tendance à ne pas restituer la plupart de l’énergie que les pieds lui fournissent. Juste après, une longue descente jusqu’au Refugio del Pilar, où nous attend une foule assez impressionnante.

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Derniers pas pour arriver au sommet de la Deseada, avec environ 1500 paires de jambes derrière nous. Au fond, l’île de El Hierro.

Les Crêtes

Après le refuge arrivera une partie pas évidente à gérer, non seulement à cause de l’altitude qui fleurte souvent avec les 2000 mètres, mais aussi avec les alternances de montées et descentes courtes. Les vues sont encore plus spectaculaires qu’en début de course. Je regrette même pendant quelques secondes de n’être pas venu armé d’un réflex avec de bons objectifs et filtres pour participer comme photographe. Mais entre courir ou voir les coureurs, le choix n’est pas vraiment difficile.
Sans connaitre le nombre d’abandon sur la course, je pense pouvoir dire que c’est sur ce morceau que le sort de beaucoup s’est joué, car la distance entre 2 ravitaillements, annoncée à 12 km (déjà pas mal) était en réalité de 16 km! D’où les messages de l’organisation pour expliquer les erreurs (de quoi donner de quoi cracher leur venin aux détracteurs, merci pour eux). Et aussi d’où l’avantage de courir sans GPS: on sait qu’on est loin, mais on ne se fait pas de faux espoirs!

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Entre le refuge de la Punta de los Roques, et le Pico de la Cruz.

Le Roque de los Muchachos (>2400 m)

En théorie, une fois arrivé là-haut, il n’y a plus qu’à descendre. Sauf pour moi. Lors des 3 éditions, cette descente de 16 km a été un calvaire, pour différente raison, en général sans rapport avec les jambes. Il suffit de regarder les classements pour voir l’ampleur des dégâts. Mais comme dit dans l’intro, ce qui compte c’est d’arriver au bout dans un plus ou moins bon état, et ça c’est déjà une belle victoire.

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Près du sommet de l’île, une pause s’impose pour capturer le paysage et la Caldera de Taburiente.

Les moments sans photos

Parce que oui, évidemment, on ne peut pas passer son temps à prendre des photos, ça reste un truc sérieux quoi, une course. Et puis certains endroits ne s’y prêtent pas trop.

La bière

Au milieu d’un chemin en rase campagne dans cette descente de 16 km, un gars fait gouter une bière à 2 coureurs qui disent que la course est la meilleure. Je rigole en passant mais le gars m’invite (= m’oblige 😉 ) à venir gouter, mais pas trop quand même pour ne pas qu’on se perde. Visiblement lui n’avait pas peur de se perdre.

L’ambulance

Il faut toujours une première fois, donc la voici: un infirmier (du moins, c’est ce qu’il disait), propose que je me mette du réfleks spray (un produit que certains coureurs utilisent comme déo pendant toute la course) là où j’ai mal (partie sensible de l’anatomie masculine), mais pour éviter les regards, il m’autorise à aller à l’intérieur de l’ambulance. Et il ajoute que je devrais aussi en mettre sur les genoux, même si je n’ai pas mal, au cas où ça viendrait pendant la descente. Sympa de penser à tout. Mais bon, le réfleks c’est pas trop mon truc, et à vrai dire ça n’a pas du tout eu l’effet escompté. En plus 2 jours après la course je me rends compte que je fais une réaction allergique à cette me***. Donc mauvais plan l’ambulance et l’infirmer.

L’infirmerie

Il devait rester 4 km de course, je savais que j’allais finir, mais diantre, que ça me faisait mal (même après le réfleks), comme si j’avais pris un coup franc directement dans les parties. Une personne de la sécurité de la course me propose alors d’aller voir le médecin, juste au cas où, en me ramenant évidemment au même point de la course après la visite. Soit, un km en plus ou en moins ne me tracassait pas, et la proposition d’aller voir le doc ne pouvait pas être mauvaise, au point au j’en étais. La doc’ confirma qu’il n’y avait rien de grave et que je pouvais continuer (et surtout finir) l’aventure. Là sous la tente j’avais envie de prendre une petite photo discrète mais ça n’aurait pas été trop sympa pour les autres qui s’y trouvaient pour des problèmes plus grave.

Elle me propose tout de même une petite piqure pour éloigner cette douleur. Perso je considère ça comme du dopage, mais ne faisons pas la fine bouche, vu le nombre de pilules retrouvées sur le parcours et les gars qui se parfument le corps au réfleks. Et puis le temps gagné en n’ayant.. je ne vais pas faire la fine bouche plus mal où j’avais mal a été compensé par le temps perdu à aller chez le doc.

Le ptit mot de la fin?

D’habitude après une course comme ça, j’ai plutôt tendance à me calmer, genre “ok c’est ma dernière de ce genre” ou “je ne le referai pas, je le jure“. Là étant donnés les ptits pépins et au final l’arrivée en pas trop mauvais état, je me sens 100 fois plus motivé pour m’entrainer, faire de chouettes courses, découvrir de nouveaux endroits, et essayer de finir en même temps que Bernardo el Joven. Mais ça c’est un autre histoire.

20150509_054004Derniers remerciements

  • Le staff des appartements La Fuente (Santa Cruz de La Palma) toujours aimable et accueillant.
  • Mes sponsors: euh, cette année ils avaient décidé de faire l’impasse à cause de la crise.
  • Une coureuse pro assise à côté de moi dans l’avion, pour s’être levée avant tout le monde et avoir essayé de me passer par dessus parce “elle, elle a un autre avion à prendre” (comme 90% des passagers quoi). Prochaine fois, tu n’as qu’à courir dans le terminal T4.
  • Les responsables de la sécurité de la course, parce que surveiller 6000 personnes sur les 3 formats de course (semi, marathon et ultra), dans des reliefs si compliqués, et avec des conditions météos tellement hard, chapeau.
  • Le public de La Palma, le meilleur, présent du début à la fin, et souvent à des endroits peu accessibles, sous une chaleur pénible. Mention spéciale aux distributeurs de pommes (épluchées et coupées avec soin), situés près du Pico de la Nieve.

Toutes les photos, avant, pendant et après la course.

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